Inconscience, doute, ignorance, méconnaissance, manque de moyens, contraintes logistiques et peurs... Les obstacles sont nombreux pour les producteurs et artisans qui souhaitent s'ouvrir au tourisme. Et pourtant, le potentiel de développement est là et le contexte est favorable !
Riches d'un savoir-faire unique, à leurs yeux banal
Cultiver la terre, veiller sur les abeilles, distiller leur élixir, façonner votre bague de fiançailles, confectionner vos savons... c'est leur quotidien. Leurs outils? Leurs mains, des ruches, un alambic, un découpoir, un laboratoire... Pour nous, communs des mortels, un univers inconnu, intrigant, étonnant, amusant. Les seuls à ne pas s'en rendre compte? Eux, ces producteurs et artisans qui ne voient dans leur quotidien... que leur quotidien, qui ne voient dans leur histoire... que leur histoire. Banal pour eux. Exceptionnel pour nous. Premier frein à lever pour encourager la mise en tourisme des producteurs et artisans? L'inconscience. Basique et essentiel. D'abord leur ouvrir les yeux sur le caractère particulier de leur savoir-faire et de leur univers, et sur l'intérêt qu'ils pourraient éveiller auprès de leurs futurs visiteurs.
Des doutes, de l'ignorance, de la méconnaissance
Vient ensuite l'heure de s'attaquer aux doutes: peut-il vraiment y avoir un intérêt pour mon activité? Le public se déplacera-t-il ? Paieront-ils pour découvrir mon atelier? Une activité touristique autour de mon métier peut-elle être rentable? ... Autant de questions, qui s'effaceront à force d'exemples, d'initiatives, de mises en tourisme testées, validées et adoptées par d'autres.
Quand l'envie de se lancer est nourrie, vient l'heure de l'action. Mais par quoi commencer? Quelles sont les démarches à entreprendre? Qui sont les partenaires essentiels? Comment se faire accompagner? A quoi donner la priorité, à l'accueil d'individuels ou aux activités de groupes? Visites guidées, ateliers ou événements? Et à qui s'adresser? Entre ignorance et méconnaissance, l'artisan et le producteur plongent dans l'inconnu et se noient vite dans cette lasagne institutionnelle qu'est le secteur du tourisme.
La démarche touristique, un investissement
Très vite, se posera la question des moyens humains et financiers ou la question du temps à dégager et des priorités à redéfinir. Si la rentabilité a été mesurée et projetée, les solutions se trouveront: aide de proches, ou engagement de renforts ponctuels, aménagement de l'agenda. Parfois, ces futurs acteurs touristiques se heurtent aux normes d'hygiène pas toujours compatibles avec l'accueil de visiteurs. Ou ce sont leurs bâtiments qui sont inadaptés. Investissement et adaptations, ou options créatives, il y a toujours une solution. Dans tous les cas, les débuts requièrent du temps de travail, et de l'énergie. Une sortie de la zone de confort à considérer comme un investissement dans une - presque - nouvelle activité.
Accueillir le public, un autre métier
Avant d'ouvrir leurs portes, les producteurs et artisans se formeront: à l'accueil des visiteurs, à la mise en valeur de leurs produits, à la gestion de groupes, à l'organisation de visites guidées, à la tenue d'un magasin... Produire ou accueillir le public, deux métiers différents.
Enfin, un dernier effort : se distancier, lâcher prise. Un producteur ou artisan met de sa personnalité, de ses valeurs et de son histoire dans chacune de ses créations. Laisser une tierce personne présenter son oeuvre, est une étape parfois sensible. Mais à terme, les bénéfices s(er)ont nombreux pour ces producteurs et artisans d'aujourd'hui, acteurs touristiques de demain.
3 étapes essentielles donc:
conscientiser sur le potentiel de développement par le tourisme
rassurer sur la faisabilité et la rentabilité de la démarche touristique
accompagner à la création, voire au développement de l'activité touristique
Ce post fait suite à l'animation d'un atelier organisé par Marque Ardenne aux Rencontres de l'Ardenne #4 (édition 2022). Les dias de la présentation sont librement à votre disposition sur le site de l'événement.
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